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Kizu, À travers les fissures de la ville.

Auteur : Michaël Ferrier
Éditeur : Arlea
Parution française : octobre 2013 (première édition 2004)
ISBN : 978-2-36308034-9
Prix : 7€

La quatrième :
Kizu, c’est la blessure, la fêlure. C’est un mot japonais qui désigne aussi bien un trouble de l’âme qu’une trace de canif ou l’imperfection d’un objet.
Un homme, à Tokyo, voit apparaître dans sa vie, en même temps que la première fissure, la très belle Yuko, si belle qu’on aurait presque pu croire qu’elle ne mourrait jamais.
Glissements, secousses, convulsions souterraines, le quotidien se remplit alors d’inquiétudes.

Mon avis :

Petit ouvrage de 67 pages, Michaël Ferrier nous embarque dans une introspection fascinée de l’idée de fissure, de marque du temps, de destruction progressive.

Tokyo. Le narrateur est un japonais dont la vie est toute banale : vie de bureau bien réglée, une épouse fatiguée qui est repartie chez ses parents, lisse et sans aspérité, même proche du divorce, d’un gris neutre. Il essaie de garder le cap, pourquoi pas apprendre le français, rencontrer de nouvelles personnes… mais voilà, la jolie Yuko est un mirage plaisant qui éclairera de sa superbe les premières fissures.

Commence alors une longue réflexion et découverte des fissures, plus ou moins grandes, plus ou moins graves ou marquées, sur le tissu bétonné et froid de la vie. Elles sont partout, ces traces d’effondrement à venir, colmatées, cachées sous un masque social, par des œillères de résignation mais elles transparaissent toujours d’une manière ou d’une autre. C’est pour moi une forme de demi-vie, concept que l’auteur développera un peu différemment dans son ouvrage Fukushima.

Notre narrateur se retrouve captivé par l’étude de ces traces du temps, et par la population de reptiles qui semble maîtriser, contrairement aux humains, ces trous étroits et béants. Les lézardes.

L’écriture est agréable, riche et accompagne bien la thématique. Elle enveloppe le récit et les sentiments confus du héros. On sent les vagues à la surface de cette épaisseur, mais aussi à l’intérieur de celui-ci. Ceci nous sera confirmé à la fin. L’environnement est camouflé au détriment de la réflexion poussée du personnage sur ce qui, fondamentalement, la vanité de chacun de nos actes vis à vis du temps qui passe.

On peine à réaliser que tout ceci se passe au Japon. Les éléments qui pourraient enraciner un peu plus le récit dans la préfecture tokyoïte manquent. Est-ce un mal ? Je pense que cela aurait donné une dimension supplémentaire mais peut être moins universelle, car finalement, ne sommes-nous pas tous confrontés à ces fissures ?

 

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