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Fille de joie

Auteur : MURATA Kiyoko 村田 喜代子
Traduction : Sophie Refle
Titre original : ゆうじょこう Yūjokô
Éditeur : Actes Sud
Parution japonaise : 2013
Parution française : 5 avril 2017
ISBN : 978-2-330-07568-2
Prix : 21,80€

La quatrième :
À quinze ans, une enfant est vendue par ses parents au tenancier d’une maison close. Nous sommes en 1903, à l’époque les familles pauvres tentent ainsi de survivre. Elle apprendra là toutes les manières du corps, celles de la soumission comme celles qui la protégeront, mais elle suivra aussi, contre toute attente, des cours d’écriture, de lecture et de calcul. Au fil des enseignements de l’institutrice, son sentiment d’injustice s’éveille.
Un roman émouvant, porté par le personnage d’une adolescente habitée par les coutumes de son île du Sud de l’archipel et qui va découvrir en ces lieux, comme jamais elle n’aurait pu le faire dans sa vie de femme libre, l’existence du choix, celle de l’opposition.

Mon avis :

On en a eu, des romans, des autobiographies, des films et des reportages sur les geishas, rétablissant sans fin leur réputation d’artistes raffinées, même si vendues à l’origine par leurs familles, loin des bas fonds avilissants de la prostitution.

Mais voilà, quid de ces dites prostituées ? Presque rien, hélas, et c’est fort dommage. Heureusement, Fille de joie répare ce tort. C’est un très beau roman autour de la prostitution et de l’émancipation des femmes au début du XXe siècle, pendant l’occidentalisation à marche forcée du Japon. C’est une période foisonnante à la capitale et dans les grandes villes. On pense, on construit, on se révolte et les femmes ne sont pas en reste, préfigurant les moga des années 30.

Revenons à notre roman, en 1903. Ichi en est le personnage principal, on suit son apprentissage, son évolution, ses réflexions, mais elle ne prend pas toute la place. L’institutrice, les camarades d’infortune, les rares hommes présents, tous ont une histoire dont un coin sera dévoilé et aura une influence sur les choix de notre jeune femme.

Issue d’une île du Sud au langage chantant, elle sera vendue par sa famille et placée sous la garde d’une oiran célèbre.

Tenues d’aller à l’école par la loi, les jeunes femmes apprennent les rudiments de l’écriture, de la lecture, du calcul, et Ichi, petit à petit, prend conscience que c’est là une chance immense qu’elle a entre les mains. Puisqu’elle est dotée d’un caractère bien trempé, elle est déjà une source de troubles. Et au fil des apprentissages, des rencontres et expériences bonnes comme mauvaises, elle va s’opposer progressivement à son sort.

Le récit est agréable à lire, prenant, et on ressent que l’auteur connaît son sujet, sans tomber dans le sordide. Il y a, évidemment, des passages marquants, crus, notamment au début quand les filles nouvellement acquises sont « testées », mais cela reste plutôt suggéré dans l’ensemble. Une belle découverte que ce roman qui met en lumière un pan de l’émancipation féminine.

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